Espéranza : ça chôme pas !!

Depuis la rentrée, nous n’avons pas chômé. Mois après mois, Espéranza, Asol, Coquelicot, la Femme Mémoire et Celle du Dedans prennent corps, tant par mes mots que par dessins ou les créations plastiques de Léonie.

Illustration : Léonie Le Bas

Espéranza, extrait :

La colline des assignations ! Bien sûr, à cette heure-ci il n’y aurait personne pour lui interdire l’entrée ! Espéranza court. Arrivée à la colline des assignations. Personne. Elle passe les barrières, la zone des pesées, celle des mesures, des osculations… Son ventre se serre. Elle est passée par là elle aussi : on l’avait pesé, mesuré, ausculté, pour l’envoyer là-dedans. Elle était encore petite :
– Les enfants c’est pratique, ça s’faufile dans l’plastique !! Qu’on lui avait dit.

Plonger, ramener, remonter, exhumer, arracher, retirer le Plastique-Pratique des entrailles de Villemondice pour qu’il puisse servir encore et encore et encore et encore et encore

Mais c’était loin maintenant. Comment faire entrer son corps qui avait grandi et qui s’était épaissi en accueillant Asol et Coquelicot dans son ventre ? Son ventre… Il se serre de plus belle.
– Asol, Coquelicot, où êtes-vous ?

Espéranza a enfin trouvé une entrée : une sorte de tube qui s’enfonce dans Villemondice. Elle se laisse descendre. Le tube s’incline de plus en plus. Ne s’accrocher à rien, laisser filer, se faire sac, se laisser tomber.

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