Recherches autour des personnages d’Asol et Coquelicot

Lorsque je créée un nouveau spectacle, j’aime avoir des moments de rencontres avec le public afin de montrer une étape de travail, d’échanger avec les personnes présentes, ressentir si la piste de travail est bonne ou pas, etc…
J’ai besoin de ces temps concrets dans mon processus de création même s’ils ne sont pas confortables et que ce que je présente est fragile.
Ainsi, samedi 11 février 2023 à 16h, à la médiathèque Georges Sand de Palaiseau, ce sera l’occasion de présenter le travail en cours autour des personnages d’Asol et Coquelicot, les enfants d’Espéranza.

En attendant, voici un petit aperçu en image des différentes versions d’Asol et Coquelicot réalisées à différents moments :

Tout premier essai lors de la résidence à Animakt. Coquelicot créé par Solène Niess en mai 2022. Un sac en plastique avec une structure en fil de fer.
Ici la version illustrée de Léonie Le Bas en octobre 2022.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et là, le modelage du masque qui deviendra la marionnette de Coquelicot, que je viens tout juste de réaliser. Prochaine étape : le papiétage.

Et puis un passage du texte avec Asol et Coquelicot :

Asol et Coquelicot continuaient à descendre dans les profondeurs de Villemondice. Les bruits étaient de plus en plus forts et il y avait aussi des vibrations à intervalle régulier tum tum. tum tum

– Asol, j’ai peur, on y voit rien et puis tous ces bruits…
– J’suis là Coquelicot, t’inquiète pas.

tum tum

Devant Asol, son bézabu fait un drôle de bruit, comme un couinement. Celui de Coquelicot se met lui aussi à couiner…          tum tum tum tum

C – Qu’est-ce qui se passe ?
A – J’sais pas, j’ai l’impression que nos bézabus tournent en rond… Comme s’ils cherchaient quelque chose.

tum tum

Quand les bézabus font demi-tour Asol et Coquelicot comprennent qu’ils sont arrivés : le coeur de Villemondice est là, sous leurs mains, sous leurs pieds ! C’est lui qui vibre, qui cogne !        tum tum tum tum

A – Bon, Maintenant, faut trouver une ouverture pour entrer dedans.
C – Comment on va faire sans les bézabus ?
A
– Aucune idée Coco !

 

Espéranza – Résidence à Animakt

Après une semaine au vert en Bourgogne, j’ai retrouvé avec plaisir la ville de Saulx-les-Chartreux pour une résidence  à Animakt, très beau lieu d’accueil et de création.

Au frais dans la salle de la Barakt, j’ai pu poser la première pierre d’Espéranza grâce à l’accompagnement bienveillant et exigeant de Julie Dufils et Solène Niess.

 

La plasticienne Léonie Le Bas avait tout juste fini le prototype de la « bâche-monde » ; j’ai pu commencer à explorer ses possibilités avec la Femme Mémoire.

Photo : Stéfan MEYER

Jeudi après-midi, la classe de CM2 de Mélanie est venue voir le travail en cours, clin d’oeil aux ateliers de l’année dernière.
La présentation de cette première pierre fut l’occasion d’échanger avec la classe ainsi qu’avec  le public présent à Animakt lors du déjeuner partagé.

Le chemin commence tout juste, il sera long mais en bonne compagnie il sera beau, j’en suis sûre !! Suite l’année prochaine à Palaiseau, puisqu’Espéranza sera en résidence à la Fabrique Culturelle de septembre 2022 à juin 2023 !!

Merci à Sylvie Mombo pour les photos lors de l’échange.

Espéranza – Residence Sisters

Ça y est, c’est parti !!! Suite au Labo de la Maison du Conte, un nouveau spectacle est en gestation : “Espéranza”. Début mai, je suis allée en Bourgogne pour une première résidence d’écriture où je retrouvais ma soeur, Anne-Laure Bondoux, en pleine écriture de son prochain roman jeunesse.

Nous avons travaillé chacune à notre rythme devant nos ordinateurs, échangé sur nos sujets de création de manière informelle (parfois dès le petit déjeuner, ou bien à la nuit tombée en regardant les chauves souris passer devant la fenêtre) tout en nous gardant des temps de respiration : la Bourgogne est si belle !!

Cette semaine m’a permis de préparer la suivante où je retrouvais Julie Dufils et Solène Niess, mes comparses du Labo, pour une semaine de résidence à Animakt.

Le laboratoire des rêves

Affiche réalisée par Magali

Aujourd’hui, toujours dans le cadre de la création de « Serpent Rêves et autres contes », a commencé le Laboratoire des rêves aux centres de loisirs des Olympiades et Baudricourt.

Mais qu’est-ce donc que ce laboratoire ? Un lieu où nous allons nous mettre en quête de nos rêves, comme dans la dernière histoire du spectacle. Comment ? En cherchant, en essayant, en ratant et en essayant encore : ce n’est pas facile d’aller à la recherche de ses rêves !

Mais d’abord, ça sert à quoi de rêver ? Chacun peut répondre à la question, en ce qui me concerne, les rêves m’aident à vivre, sans eux, la vie serait trop grise et trop triste. Pour moi, rêver est indispensable, comme le fait de respirer.

Comment fait-on pour rêver et de quoi a-t-on besoin ? Tout d’abord un lieu tranquille où nous nous sommes retrouvés, les 14 enfants, les 3 animatrices et moi. Ensuite une histoire à entendre et à vivre, comme celle que j’ai conté. Puis, se faire du bien avec des massages.

Sans oublier quelques petits objets qui peuvent nous aider à nous sentir bien, comme des animaux-rêves ou des cailloux tout doux.

Pour terminer, nous avons fini allongés en écoutant le cœur de la Terre résonner grâce au bol tibétain. Nous nous retrouvons à la fin du mois, d’ici-là que les rêves nous portent.

 

Nathalie

Un temps pour rêver en classe ?

Vendredi, j’ai retrouvé les élèves, les enseignantes et les bibliothécaires de Montigny-le-Bretonneux et de Trappes pour un temps partagé entre calme et activité, lenteur et vitesse, sans oublier le temps de l’écoute.
Le temps du calme et de la tranquillité avec les élèves de l’école des Iris,
puis vient le temps de l’action.
Pour finir, le temps de l’écoute avec les élèves de l’école JB Clément.
Quand je travaille un conte, je passe par plusieurs phases : tout d’abord la découverte de l’histoire avec les images fortes qui vont me rester et m’accompagner tout au long du processus de maturation, qu’est la deuxième phase. Une fois que le conte s’est déposé en moi, la troisième phase commence : celle de l’élaboration, de la reformulation. Ce ne sont plus les mots du livre qui vont venir mais ceux de lhistoire qui a fait son chemin en moi
Je navigue donc entre plusieurs temps : celui du calme, de la lenteur (lecture du conte, accueil des images, rêveries autour de l’histoire) puis, celui de l’action avec la découverte des personnages ; comment bougent-ils ? Comment parlent-ils ?… Pour finir par le temps où je conte l’histoire devant le public.  
Ce sont ces différents temps, dont nous avons tous besoin, que je souhaite faire goûter aux participants de ce projet.

Merci à Annie et Juliette pour les photos. 

Le lièvre et la tortue

 
Demain je rencontre pour la première fois la classe de CE2 de l’école des Iris à, Montigny-le-Bretonneux et la classe de CP de l’école Jean Baptiste Clément, à Trappes.
Demain je vais faire ma première esquisse du « Lièvre et la tortue ». 
Cet été et tout le long du mois de septembre j’ai lu, rêvé, regardé comment le lièvre et la tortue se déplaçaient. J’ai écrit sur mon carnet, dessiné le chemin du conte, marmonné l’histoire, je l’ai essayée pour l’apprivoiser un peu…
Demain, je me lance face à un public !
Demain je passe du rêve à l’oralité…

Le coin du beau

« L’éducation la plus efficace, 
c’est que l’enfant joue au milieu des belles choses. »
      
 Platon

D’aussi loin que je me souviennes, il y a toujours eu de drôles de choses chez mes parents : pierres, bibelots, carapaces d’insectes, écorces, livres ouverts sur des reproductions de tableaux… 
Ces « choses » étaient étranges parce qu’elles ne faisaient pas partie de mon univers d’enfant. Parfois, souvent, ces « choses » me faisaient peur et pourtant, je pouvais passer des heures à les regarder.
Je me souviens d’un bibelot qui attirait souvent mon regard : c’était un vieil homme avec un drôle de sourire, s’appuyant sur un bâton et tenant un fruit dans sa main. Ce vieux bonhomme taillé dans de la corne, je pouvais le prendre dans la main et me raconter des dizaines d’histoires.
Mes parents sont toujours entourés de ces « drôles de belles choses » et ils m’ont transmis cet étrange virus, si bien que tout autour de moi, j’ai toujours des dizaines d’histoires prêtes à surgir d’une pierre, d’une plume, d’un drôle de petit bonhomme…

Seulement une tâche sur le mur ?

J’avoue, cet été, je ne fais pas que rêver, lézarder, paresser, papillonner…
Cet été, je travaille aussi… Nous retapons une vieille maison qui sera notre futur lieu de vie. C’est une toute petite maison, comme dans les contes, où il faut monter une volée de marche avant d’arriver tout là-haut, un peu essoufflé mais heureux. Une maison en hauteur pour contempler les arbres et le ciel.
En attendant, il a fallut faire tomber des cloisons, sacrifier un beau plancher, aérer et lessiver les murs qui n’avaient pas respiré depuis de longues années et c’est là que je les ai vu…
Vous les voyez vous aussi ? Je les ai tout de suite aimé, mes éléphants amoureux.
Ca m’a rappelé les étés que je passais chez mes grands-parents. Le carrelage de leur maison était piqueté de cailloux de toutes les couleurs, il y avait même des coquillages dedans, oui, oui. Et je pouvais passer des heures à regarder les personnages, les têtes, les paysages que ça dessinait sur le sol, surtout quand j’étais aux toilettes !
Alors, cet été, pendant vos vacances, si vous voyez un lapin géant dans le ciel,  un troll dans un cailloux, un paysage grandiose dans une flaque d’eau, n’hésitez pas à le photographier ou à le capturer sur une feuille par des mots ou un dessin, et à me l’envoyer pour enrichir la collection de rêve à partager.
Rêvez bien les yeux ouverts, 
Nathalie

Prendre le temps…

Cet hiver, lorsque tout s’enchaînait, je n’avais qu’une envie : ralentir, ne rien faire, rester allongée et rêver, rêver…. C’est ainsi qu’est né le projet : « Un temps pour rêver ».

Après cette saison intense en spectacles et créations, je consacre donc mon été au temps qui s’étire… A la lenteur… A la paresse… Enfin prendre le temps de rêver !!! (Et c’est un luxe qu’il est important de sauvegarder par les temps qui court. Si nous ne rêvons pas le monde dans lequel nous sommes, comment y vivre ?).

Ensuite, d’octobre à juin, je prendrais le temps, avec quatreclasses d’écoles élémentaire et les bibliothécaires de Fontenay-le-Fleury, de Trappes et de Montigny-le-Bretonneux de rêver, paresser, sentir et ressentir du corps au conte.

Au fur et à mesure de mes séances de rêveries et des rencontres avec les classes, s’échafaudera ma prochaine création dont le titre est encore en phase de maturation.
 
 
Cet été, je plonge toute entière (ou presque) dans mon hamac, avec pour compagnons les lents, les paresseux, les rêveurs, de tous les livres qui me tomberont sous la main.

Rêvez bien.





Nathalie