A la recherche de la forge de « Pieds d’or »

Pour continuer mon exploration du conte de « Pieds-d’or », j’ai eu envie d’aller voir de plus près une forge. Il me fallait trouver une forge digne du conte avec enclumes, soufflets, outils…  Et forgeron bien sûr !
Une photo que j’avais trouvé en naviguant sur internet m’avait interpellé, si bien que j’ai décidé d’aller faire un tour au château de Guédelon.

Reportage photo de la visite :

Le château


 La forge, vue de l’extérieur et de l’intérieur :


« Le forgeron de Pont-de-Pîle vivait seul dans sa maison, où les pratiques avaient ordre de n’entrer jamais, et d’appeler le maître dehors, quand elles avaient affaire à lui. Le forgeron était sans pareil pour travailler le fer, aussi bien l’or que l’argent. L’ouvrage tombait chez lui comme grêle. »
Extrait de « Pieds-d’or » de J-F Bladé, tiré du recueil des « Contes de Gascogne »

« Le forgeron donnait ordre à tout, sans autre aide qu’un loup noir, grand comme un cheval. Nuit et jours ce loup vivait enfermé dans la roue qui faisait marcher le soufflet de forge. »

 Extrait de « Pieds-d’or » de J-F Bladé, tiré du recueil des « Contes de Gascogne »
« Sept jeunes gens s’étaient présentés au maître, pour apprendre le métier. Mais les épreuves étaient si fortes, si fortes, qu’ils en étaient morts dans les trois jours. […]
Le lendemain, à la pointe du jour, le garçon était devant la boutique du Forgeron de Pont-de-Pîle. […]
« – Garçon, prouve-moi que tu es fort. »
Le garçon prit une enclume de sept quintaux, et la jeta dehors, à plus de cent toises. »
Extrait de « Pieds-d’or » de J-F Bladé, tiré du recueil des « Contes de Gascogne »

La marmite des soeurs Bondoux

Depuis le mois de janvier, Anne-Laure rencontre régulièrement une classe de 5° du collège Jean Lurçat de St Denis. En s’appuyant sur le roman qu’elle est en train d’achever, Anne-Laure a choisi d’aborder avec les élèves la notion de « marmite ». La « marmite » étant tout ce qui nourrit l’oeuvre de l’artiste, consciemment ou non, et notamment son enfance.
Pour rendre concrète cette « marmite », que tout le monde possède en lui-même, Anne-Laure a donné à chaque élève un carnet où ils pourront noter, dessiner, coller… tous les éléments susceptibles de nourrir leur « marmite ».
C’est dans ce cadre qu’Anne-Laure m’a proposé de rencontrer la classe : notre fond de « marmite » étant commun et nos métiers pas si éloignés.
Nous nous retrouvons donc ce mardi 18 mars à la médiathèque Aladin, chaleureusement accueilli par Karim. Après les présentations d’usages et le pourquoi de ma présence parmi eux, j’ai conté deux histoires issus de notre enfance et de mon répertoire : « Le diable aux trois cheveux d’or« , des frères Grimm et « Pieds d’or« , un conte de Gascogne.
Cette rencontre a été l’occasion pour moi de conter la plus ancienne histoire de mon répertoire et la plus récente, elle que j’ai lissé, année après année et l’esquisse en cours. Et toutes deux raconte les péripéties d’un garçon de 14 ans…
« Pieds d’or » est donc sorti de sa forge pour la première fois en public. Pas en entier car « il » est encore timide et puis les images du début ne sont pas encore suffisamment claires, mais ce n’est pas grave, les élèves l’ont bien accueilli et la curiosité pour la suite du conte était là. Alors, merci !

En parallèle de l’Odyssée…

Cela faisait longtemps que je souhaitais m’atteler à un conte que mes parents me lisaient quand j’étais enfant : « Pieds d’or ». Pendant des années, j’ai tourné autour, le lisant, le relisant. Mais rien à faire, ça bloquait dès le début. Je l’avais donc remis dans ma bibliothèque.
Jusqu’au jour où, ma soeur, Anne-Laure, m’a parlé de l’intrigue du roman qu’elle était en train d’écrire ; certains mots sont venus réveiller mon envie de conter « Pieds d’or ». Alors je me suis remise à l’ouvrage et depuis le mois de décembre, je suis en germination.
Grâce aux oreilles attentives du grand maître de la parole qu’est Michel Hindenoch et à ses conseils avisés, j’ai installé mon atelier de rêveuse en Gascogne non loin d’une forge, d’un forgeron et de son apprenti.
Je me nourris doucement, au détour d’un livre, d’un site, d’un documentaire, d’une balade, d’une séance de relaxation… Et puis mardi, je l’amènerai avec moi à Saint Denis, à la médiathèque Aladin pour une rencontre un peu particulière…
La forge du château de Guédelon

Le parcours d’Ulysse : la première

Samedi 1er février 2014, ça y est, c’est le jour J, le jour de la première
 
Nous voilà sur le pont dès 10 h afin de remonter le décor, revoir les lumières et le son avec Francis et Alexis, s’échauffer, se faire encore quelques italiennes avec le texte de Jean-Paul, tanguer, jouer à devenir des dieux et des marins. 
L’heure approche et le public arrive. 
 
Amélie, Laure, Gisèle, Catherine et Christel étaient au salon du jeu afin de faire le lien entre les deux lieux et amener le public jusqu’au centre culturel.
Le public s’installe attendant d’être emmené dans un autre temps, un autre lieu pour un long voyage.
Je ne raconterai pas ici ce qui s’est passé sur scène et dans la salle, cela n’aurait pas de sens : un spectacle se vit dans l’instant présent…
Mais voici quelques photos du « Parcours d’Ulysse ou le jeu du destin » pris par le photographe Nicolas Darphin :





  
« Le Parcours d’Ulysse » à Sucy-en-Brie est fini mais l’aventure continue !
Un grand merci à toute l’équipe du centre culturel de nous avoir fait confiance. A la médiathèque et à la ludothèque d’avoir joué le jeu de la création. Aux lycéens de l’atelier de pratique théâtral du lycée Monteleau de nous avoir suivi et aux centres de loisirs d’avoir joué avec nous.
Ce fut un beau voyage.


le 25 janvier à la Maison des Solidarités

Ce samedi après-midi, nous avions tous rendez-vous à la Maison des Solidarités pour le final du projet des « Itinéraires Partagés ».
Ayméric projetait un film réalisé avec les habitants dans la cabane construite lors des ateliers.
Andréas exposait les photos des uns et des autres et un petit livret était à disposition pour ceux et celles qui souhaitaient emporter un petit souvenir.
 
Quant à Olivia et moi, nous avons ponctué l’après-midi par des interventions, entre voyages odysséens et itinéraires personnels, mêlant lectures, jeu et conte.

Certains ont même tenté l’aventure de la lecture à voix haute des textes mis en bouteille : extraits de l’Odyssée et récits d’habitants. 
La journée c’est finie au grenier, dans la « cambuse » du Cyclope. Au menu : soupe et anis gras…

A Montreuil

Vendredi 18 heures, nous avons fait notre première présentation publique du « Parcours d’Ulysse » à l’Espace Comme Vous Emoi à Montreuil.
La salle était pleine et le niveau de tension aussi….
Mais avant ça, nous avons fait quelques essais d’ombres dans cette petite boîte noire.

La première navigation s’est bien déroulée et les retours vont nous permettre d’aller plus loin en terre inconnue.
La suite du voyage aura lieu à Sucy-en-Brie maintenant… Rendez-vous le 1er février à 18 h 30 à la salle Gérard Philipe de centre culturel de la Ferme de Grand Val.

La semaine dernière

Lors de notre résidence à Montreuil, le « Parcours d’Ulysse » c’est enrichi d’une bande-son concoctée par Benoît. C’est dans son studio que nous sommes allées enregistrer le prologue et le Chant funèbre des enfers.

Pas toujours simple de faire des choix : faut-il
une lecture sobre ou bien avec des intentions ?
Les murmures seront-ils timbrés ou non ? A moins qu’il n’y en ai pas du tout….

On enregistre une fois, deux fois.
« – Tu peux la refaire mais avec plus de silence ? »
– » En fait, non, avec moins de silence mais plus de… Enfin tu vois, quoi… Non ? »

Au bout de cinq ou six enregistrements, on écoute et on décide. Enfin pas tout à fait : à la fin ce sera Benoît le maître de la bande-son.

Travail intensif

La première escale a eu lieu à l’Espace Gérard Philipe, à Sucy-en-Brie. Après une forte tempête qui nous a ébranlé le premier jour, notre escadre a pu prendre possession des lieux et rencontrer le maître des sons et lumières, Francis. 
Le voyage prend une direction résolument plus spectaculaire ; le jeu sera théâtral. Un prologue, sorte de bain mythologique, a commencé à naître. Des décisions ont été prise concernant les épisodes du parcours d’Ulysse que nous aborderons et ceux que nous ferons dans une autre version. Emmanuelle a créé les premières marionnettes-peau et nous avons retrouvé avec plaisir nos marins et les autres protagonistes de notre odyssée.
Pour notre deuxième escale, nous avons largué les amarres à l’Espace Comme Vous Emoi, à Montreuil. Là-bas, nous pouvons continuer à bâtir notre noir vaisseau deux semaines durant.
A suivre…

Le Parcours d’Ulysse à Montreuil

A vos agendas !
Sortie de chantier de  :
« Le parcours d’Ulysse ou le jeu du destin »
Le vendredi 24 janvier 2014 à 18 heures

à l’Espace Comme Vous Emoi, 5 rue de la Révolution, 93 100 Montreuil
L’entrée est libre sur réservation : 06 81 54 16 45
Tout public dès 6 ans
Nous sommes en résidence à CVE du 13 au 24 janvier pour la création de la première pièce de notre puzzle « Le Parcours d’Ulysse », que nous présenterons dans le cadre du festival du jeu le samedi 1er février à 18 h 30 au centre culturel de la Ferme de Grand Val, 94 370 Sucy-en-Brie.
 

Le parcours d’Ulysse à Anis Gras

Séance du 15 décembre à Anis gras

Je suis là pour un atelier-jeu. Dans une salle un peu fraîche, un peu cérémonieuse, autour d’une table un peu grande avec une nappe de velours lie de vin, des bougies.

Le temps est élastique avant que ça ne commence, on ouvre les portes de l’atelier et puis ça ne s’arrête plus, les enfants débarquent un peu trop nombreux pour le jeu, d’âges assez variés, fin de journée, très énervés. Un jeune garçon a pris place 12, 13 ans maximum, avec sa petite soeur, à part du groupe de filles très énervées.

Il est très calme, attentif, intéressé. Au milieu de la partie, sa mère débarque en furie, il avait disparu, ne lui avait pas dit qu’il partait jouer. Elle est rentrée chez elle pour le chercher. Elle est bouleversée, il lui faudra du temps pour chasser la peur. La petite famille finira par rentrer chez elle avant la fin du jeu : trop d’émotions.

Clément, 6 ans est venu jouer avec sa maman, il est incollable sur le cyclope, Circé, Hadès et puis aussi Julien s’y connaît bien, à eux deux ils racontent, se coupant la parole pour être le premier : leur vision de l’Odyssée fuse. Ils ont 6 et 9 ans, passionnés de mythologie.

Le jeu va vite, les anecdotes aussi, on ne voit pas le temps passer, pourtant il fait déjà nuit. Dix ans ?… Le retour d’Ulysse a duré dix ans, il en a perdu des compagnons. Il en a vécu des drames. Il en a eu des émotions.

C’est une des jeunes filles qui l’emporte, mais elle ne se rappelle plus rien, elle a du faire escale au pays des Lotophages et en manger des fleurs de lotus.

Le temps nous a rattrapé, il fait nuit dehors, tous les autres sont partis, il nous faut nous arrêter.

Olivia