Télémaque, fils d’Ulysse

Ca y est, après une semaine de travail, Télémaque a fait sa sortie… de chantier !!!! 
Le jour J (jour de la saint Valentin, un beau jour pour des retrouvailles familiales !), nous nous étions données rendez-vous à l’Espace Comme Vous Emoi, à Montreuil. Ce dimanche matin, le lieu était vide et nous avions tout le temps pour nous installer tranquillement. Enfin, c’est ce qui était prévu, mais comme Poséidon s’était levé de mauvais poil, il nous a fallu affronter quelques coups de vent imprévus : arrivée tardive du capitaine de vaisseau, coup de grogne du capitaine en second, oubli de matériel indispensable à la traversée, remise en  conformité du matériel de navigation… Bref, la première sortie de Télémaque au grand jour, s’annonçait un peu houleuse, d’autant que Zeus avait  décidé, entre temps, d’être de la partie en envoyant des pluies dont nous avions peur qu’elles ne décourage notre public.
Nous avons décidé d’aller en éclaireuses sur quelques scènes afin de nous préparer au voyage de Télémaque et de voir si tout était en place. Oui, nous étions enfin prêtes pour le grand voyage et Télémaque aussi
Puis les premiers passagers sont arrivés. Nous sommes allées à leur rencontre afin de les accueillir. Le temps est venu pour tout le monde d’embarquer et pour Télémaque d’entrer en scène avant son père

Photo d’Agathe Hurtig Cadenel

Merci à Agathe qui a fait de très belles photos lors de la présentation de sortie de chantier, elles sont toutes ici : Agathe HC

Nathalie

Pieds d’or à Vernon

Depuis 2 ans que le Pieds d’or m’accompagne, je m’étais promise de le faire sortir enfin de sa forge, en entier, pour la nouvelle année !
Chose promise, chose dûe : rendez-vous à Vernon, à la médiathèque les 15 et 16 janvier. Lors de trois rencontres successives, j’ai pu faire découvrir l’univers bien particulier de Bladé : le vendredi ce sont 2 classes de 6° du collège Ariane qui sont venues me prêter leurs oreilles attentives et le samedi un groupe d’adultes curieux et passionnés du conte.
Chaque rencontre a été unique et à chaque fois, Pieds d’or a grandi et s’est enrichi. Difficile de résumer ici ces temps d’échanges. Juste quelques impressions :
Tout d’abord l’envie et la peur de conter cette histoire tout juste sortie de mon atelier de rêveuse. 
Puis quand le public est là, plonger dans le conte et sentir quand il prend corps ou quand il fuit, lorsque quelque chose se passe et que tout coule ou  lorsqu’il manque quelque chose et que ça grince et que ça cahote. Et parce qu’ils sont là, à attendre la suite, ne pas m’arrêter, accepter ce qui vient à ce moment-là, sans juger (ou presque…).
Enfin, vient le temps de l’échange : les questions, les remarques, les enthousiasmes et les incompréhensions. Essayer de faire toucher du doigt le métier de conteuse, tel que je le vis, tel que je l’expérimente. En plus de leur présence, les collégiens, m’ont offert une carte de la Gascogne, il faudra que j’aille y faire un tour un de ses jours prochains, c’est sûr ! 
La tour des archives
Pour finir, le dernier cadeau que m’a offert Vernon : la tour où Pieds d’or reste enfermé 7 ans. Elle était là, juste à côté de la médiathèque, elle sera maintenant dans mon conte, même si ce n’est pas une tour gasconne !
Vient maintenant le temps de la digestion et du rêve. Peut-être un rêve qui m’emmènera plus loin sur les rives du Gers et plus profondément dans l’obscurité de la tour… 
Un grand merci à tous ceux et celles qui m’ont prêté leurs oreilles pour que Pieds d’or puisse enfin prendre corps et voix.
Nathalie

Télémaque à Châtenay Malabry et Colombes

Avant les vacances de noël, grâce au Théâtre du Hublot, nous avons pu présenter t/U par deux fois : le 21 décembre dans un des Lieux d’Ecoute et d’Orientation de Châtenay-Malabry et le 22 décembre pour l’Association des Habitants des Côtes d’Auty, à Colombes. Retour en photos sur les représentations (merci Marylou !)  :
La Guerre de Troie racontée à Télémaque

A Ithaque
L’histoire tout en images d’Ulysse chez Circé
L’épreuve de l’arc


Nous reprenons le travail en janvier et février à CVE. Notez dans vos agendas : nous ferons une sortie de chantier le dimanche 14 février à 15 h 30 !
CVE, 5 rue de la Révolution, 93 100 Montreuil.

Première sortie de Télémaque !

Mercredi 2 décembre, nous avons pris le chemin de Clichy chacune de notre côté : Emmanuelle en voiture avec le décors, les marionnettes et les lumières et moi en métro avec la caméra pour filmer la séance.
Dès l’arrivée tout s’annonce bien : nous avons trouvé une place juste à côté du Centre Social Serge Gainsbourg et le Kamu (Kafé Associatif pour une Mixité Urbaine) nous ouvre ses portes pour déjeuner : accueil, lieu, repas, tout est agréable ! 
Dès 13 heures, Marylou, du Théâtre du Hublot et Dalila de Centre Social nous accueillent. Nous découvrons le lieu, déchargeons la voiture puis installons notre Ithaque de jeu. 
A 15 heures, nos jeunes spectateurs du Centre Social arrivent, avec quelques parents et l’animateur. Une fois que tout le monde est installé, les lumières s’éteignent, nous nous mettons en place et le spectacle commence !
Télémaque se lance pour la première fois dans son aventure sous le regard et les oreilles attentives d’une quinzaine de personnes. 47 minutes de voyage entre Ithaque, la guerre de Troie, Pylos, Sparte en passant par l’île de Circé.  
Les prétendants ne parviendront pas à venir à bout de Télémaque, ni d’Ulysse et encore moins de la belle Pénélope !
Les prétendants complotent
A la fin du spectacle, une discussion nous permet de découvrir un peu plus notre public passionné de mythologie et qui connaissaient, pour certains, des passages de l’Odyssée, mais pas Télémaque !
Pour finir, Emmanuelle leur a montré les coulisses des ombres : jeux de lumières et silhouettes qui s’animent sur la toile pour chacun.
« – Ouah ! C’est trop cool ! »
La première sortie de Télémaque c’est bien passée. Nous sommes reparties le coeur joyeux, mais le travail continu !!!!
Et puis pour ceux et celles qui ont raté l’article précédent sur les coulisses du spectacle en préparation, vous pouvez visionner la vidéo d’un moment de travail ici : : T/u, les coulisses

Troie, un extrait de T/u

Grâce au Théâtre du Hublot, nous avons pu présenter un extrait de notre travail en cours à l’hôpital St Jean de la ville de Gennevilliers, devant une dizaine de patients de l’hôpital et de leur famille.

Prenez une ville fortifiée (la valise de Télémaque), quelques pions d’un jeu d’échec (les grecs et les troyens), un roi cornu, une reine un peu poire mais très belle, un frère un peu requin sur les bords, ajoutez-y quelques éléments d’histoire et vous obtiendrez la guerre de Troie en 12 minutes chrono !
Suite à cet extrait, nous avons commencé des ateliers avec les patients autour du théâtre d’objets. Extraits d’histoires :
Lucile (le coussin à épingles) a voyagé au Congo où elle a été reçu par une famille de congolais dans leur maison (jeu de construction en bois) : il y avait la mère (pomme de pain) qui portait son bébé dans le dos (dé à coudre), le père (morceau d’écorce) et son fils (gland).

Lucile a beaucoup, beaucoup apprécié l’accueil qui lui a été réservé : elle a vécu un an dans cette famille, dans cette maison et quand elle a dû partir, tout le monde a pleuré.

A la rencontre de Pieds d’or aux Essarts le Roi

 
Photo : B. Lecussan    Valérie présente la rencontre 
Invitée par la bibliothèque Sheila Choisne des Essarts le Roi, j’ai rencontré deux classes de CM2 vendredi 29 mai, autour de mon métier de conteuse, ou comment je passe de l’écrit à l’oral.
J’ai, entre autre, évoqué la différence entre le lecteur qui lit une histoire ou un album, le comédien qui apprend un texte et l’interprète et le conteur qui s’empare de la trame d’un conte pour le rêver et le raconter avec ses mots, son corps, sa voix…

Photo : B. Lecussan     Des questions ! Des questions !
Parler de mon métier est une chose, le rendre concret en est une autre : j’ai choisi de conter l’histoire que je suis en train de travailler : « Pieds d’or ».
Ce conte merveilleux de Gascogne est long et la fin est encore en chantier, je n’ai donc pas raconté toute l’histoire aux élèves venus ce jour-là, à la bibliothèque. Le matin, j’ai conté la première partie, celle où l’on fait connaissance du héros et du forgeron de Pont-de-Pile. L’après-midi, j’ai conté en plus la deuxième partie, celle où l’apprenti forgeron se rend au château du roi des Sept Iles pour réaliser les bijoux de la fille aînée.
Les classes n’ont donc pas entendu la fin du conte ! Je sais, c’est dur mais cela faisait parti de la rencontre et les élèves ont tout à fait perçu les moments encore en chantier ; les images qui n’étaient pas claires ou pas assez précises ou bien avec lesquelles je ne suis pas très à l’aise….
Après leur avoir conté ma version de « Pieds d’or » et puisqu’il était question de l’aller-retour entre l’écrit et l’oral, je leur ai lu un extrait de chacune de versions écrites sur lesquelles j’ai travaillé : celle de Jean-François Bladé et celle de Fanette Pézard.
Les extraits se situent au tout début de conte, au moment où le héros va voir le forgeron de Pont-de-Pile pour entrer en apprentissage chez lui. Avant d’être apprenti, il faut le mériter !

Jean-François Bladé :
« Le garçon entra dans la boutique, sans peur ni crainte.
– Garçon, prouve-moi que tu es fort.
Le garçon prit une enclume de sept quintaux, et la jeta dehors à plus de cent toises.
– Garçon, prouve-moi que tu es adroit.
Le garçon s’en alla devant une toile d’araignée, qu’il dévida et pelotonna d’un bout à l’autre, sans jamais casser le fil.
– Garçon, prouve-moi que tu es hardi.
Le garçon ouvrit la porte de la roue, où vivait enfermé, nuit et jour, le loup noir grand comme un cheval, qui faisait marcher le soufflet de forge. Aussitôt, le loup s’élança. Mais le garçon le saisit en l’air par le cou, lui coupa la queue et les quatre pattes sur une enclume, et le brûla vif au feu de la forge. »

Photo : B. Lecussan           Moment de lecture (Bladé)
Fanette Pézard
« – Voici un petit lingot de fer, à midi je veux qu’il soit large comme un lit, brillant comme un étang et mince comme une feuille de peuplier. Je te laisse.
Et l’apprenti resta seul devant un lingot qui lui arrivait à la taille. A midi, une plaque de fer était appuyée contre le mur, mince comme une feuille de peuplier, brillante comme un étang, large comme un lit. […]
– Voici un lingot d’or. Avant le lever de la lune, il doit être transformé en une chaîne fine comme un cheveu et longue d’une quart de lieue. Je te laisse.
Et l’apprenti resta seul , tenant dans le creux de sa main un lingot d’or gros comme une noix. Le soir, une chaîne longue d’un quart de lieue et fine comme un cheveu était enroulée devant le feu. […]
– Voici un morceau de cuivre. Je veux qu’avant l’aurore tu me fasses un bracelet souple comme  un copeau, qui puisse aller à la main d’un nouveau-né aussi bien qu’à la mienne. Je te laisse.
Et l’apprenti resta seul avec un morceau de cuivre gros comme une noisette. A l’aurore, le bracelet était fini, enroulé sur lui-même comme un serpent et souple comme un copeau. […] »
Il m’a fallu me détacher de la version de Pézard, que mes parents me lisaient lorsque j’étais enfant. Elle était trop littéraire et le héros savait déjà tout faire avant d’entrer en apprentissage, cela ne me convenait pas… Ceci dit, il m’a fallu aussi prendre du recul par rapport à celle de Bladé car les épreuves étaient trop fortes, je n’arrivais pas à y croire. Il me faut trouver mon propre chemin dans cette histoire.

Ces deux nouvelles rencontres avec les classes m’ont permis d’aller plus loin dans le conte de « Pieds d’or », la suite va se forger petit à petit pour qu’en janvier, à Vernon, je puisse raconter la fin de ce conte qui chemine en moi depuis si longtemps.
Un grand merci aux bibliothécaires (Valérie, Bérengère et Maud) des Essarts le Roi pour leur accueil, leur écoute et l’idée du projet autour du conte.
Merci également aux deux classes de CM2 qui ont joué le jeu de cette « rencontre en cours ».

Nathalie 

Le Parcours d’Ulysse en Tournée : L’île des Brituliens

Jour 1 : Lundi
Départ de Montreuil et de Guyancourt en direction de l'Oise, en deux voitures chargées du décors.
"Arrivage" et installation au centre culturel Jules Verne (un autre grand écrivain des voyages...). Accueil digne des Phéaciens de la part d'Eric, le directeur du centre.
Nous rencontrons nos premiers brituliens : une classe de 4° SEGPA d'un collège voisin venue découvrir les métiers du spectacle. Nous passons au crible des questions : "Comment êtes vous devenue conteuse ? Musicien ? Marionnettiste ?" "Comment faites-vous pour retenir tous les textes ?" "Est-ce que vous gagnez bien votre vie ?"... Après avoir assisté au montage du décors, ils viendront jeudi matin pour voir le spectacle.  
Poséidon a fait des siennes en jouant avec les panneaux de signalisation de la gare de Creil, où Olivia devait prendre un train pour nous rejoindre à Breteuil en fin de journée. Résultat ; elle s'est retrouvée à son point de départ : Paris... Digne d'Ulysse, Olivia, ne s'est pas laissée déstabiliser, a repris un train et vaille que vaille est arrivée enfin à bon port à l'heure de l'apéro. En chemin elle a même dû faire face au terrible Jojo qui a bien failli l'enlever dans sa voiture sans permis... Qu'aurions nous fait sans Politès et Calypso ???
Nous nous retrouvons enfin tous les 4 dans le gîte pour un dîner bien mérité après cette folle journée. Sans oublier de faire un point des différents retours que nous avons eu lors de notre représentation à Clamart et de voir si nous pouvons améliorer des choses pour les prochaines représentations.
Nuit par mer calme à peu agitée

Jour 2 : Mardi
Pain chaud et croissant pour commencer la journée, merci Olivia !!!
Puis filage sous le regard de notre Athéna picarde ; Annie. Tout s'enchaîne, les répliques entre Euryloque et Politès sortent comme si Emmanuelle et Olivia ne les avaient pas quittés.
Olivia elle, nous quitte de nouveau pour donner ses cours à Clamart.
Emmanuelle et Benoît s'occupent des derniers réglages lumières et son. Tout devra être prêt pour demain...
 
Séance de travail sur Tirésias où ses deux voix ( l'homme et la femme) commencent à se faire entendre.
Nous nous retrouvons à 3 autour d'un bon repas (nous aurons été choyés par le centre culturel qui faisait appel à une association cuisinant avec les légumes bio du coin) et d'une bonne bouteille tout de même !!!
Nuit par mer calme

Jour 3 : Mercredi
"Levage" un peu plus dur que la veille : la fatigue commence à se faire sentir par l'équipage... Beaucoup de brouillard, ce qui a permis à Poséidon de mettre un peu d'algue fraîche dans les mains de Benoît qui n'a pas pu retenir la cafetière...
On prend un peu plus le temps, sauf Benoît qui doit être sur le pont avant nous : s'occuper de la lumière et du son en même temps sur ce spectacle, ce n'est pas une mince affaire !
Olivia arrive en fin de matinée, Poséidon s'acharne : il lui a envoyé le début d'une grippe... Elle part au gîte pour roupiller, du coup Annie remplace Olivia pour un filage technique et conte. Nous finissons à 17h. La séance tout public est à 18h30, nous avons tout juste le temps de nous détendre un peu.
Olivia nous rejoint mais les brumes de Poséidon continuent de la cerner.
18h30 : le public s'installe. Nous sommes à nos postes, prêts pour cette première séance. Le Parcours commence, il durera 1h20, comme à Clamart. Un public très à l'écoute tout au long du spectacle et qui nous offrira des applaudissements nourris.
Une maman avec sa fille de 7 ans et demi est venue nous voir à la fin : sa fille avait été happée par le spectacle et sa première question a été : "Et qu'est-ce qui c'est passé après ? ". De futures lectrices de l'Odyssée !!!!
Nuit par mer très agitée pour notre Calypso. Le reste de l'équipage a ronflé ou toussé ferme

Jour 4 : Jeudi
"Levage" aux aurores : la première représentation est à 10h. 200 élèves de collège attendus... Par Zeus, faudrait pas les faire attendre !
Emmanuelle et Benoît partent les premiers pour les derniers réglages techniques. Avec Olivia, nous arrivons un peu plus tard ainsi qu'Annie.
Echauffement des voix et des corps. Olivia lutte contre la fièvre, la toux et les courbatures.
Les élèves arrivent, nous sommes à nos postes, prêt, partez ! 1h10 de voyage avec une attention soutenue de la part des collégiens ! Les textes de Jean-Paul ont été goûtés par les élèves, ça s'entendait et se sentait, comme à Clamart. Mais là, 200 élèves qui rient et qui commentent (avec des "Oulà !" ou des "Rhooo !") les dialogues entre Euryloque et Politès, c'était du bonheur!
Discussions ensuite : nous apprenons leur niveau de classe de la 6° à la 3°. Il y a eu beaucoup de questions de leur part. C'était chouette de prolonger la séance.
Pause repas. C'est à mon tour de me sentir mal.
14h30 : deuxième séance. 200 autres élèves de 6° cette fois. Les réactions seront beaucoup plus timides, d'ailleurs ils n'oseront pas poser de questions à la fin mais quelques enseignantes de français sont venues nous voir pour nous remercier et nous dire combien le spectacle leur avait plu.
Nous avons bien cru qu'Olivia ne finirait pas le spectacle mais si, jusqu'au bout et avec Calypso !
Tirésias est de plus en plus homme et femme. Je prends de plus en plus de plaisir à naviguer sur le plateau et le bateau.
Benoît a beaucoup sué derrière sa machine tout droit sortie d'un vaisseau spatial mais il a assuré à fond !
Malgré toute la fatigue des uns et des autres, la magie du spectacle a opéré, c'était un beau voyage par Hermès !

Merci aux Brituliens pour leur accueil, merci à Eric, Eva, Annie et tous les autres.
Nathalie et Olivia 

Un rond de sorcières pour Halloween…

Lundi 27 octobre, balade matinale au cimetière de Vaux-Sur-Lunain où un « rond de sorcières » m’attendait dès l’entrée… 
Je ne suis pas allée vérifier si la nuit elles dansaient au clair de lune sur leur balais ; les traces qu’elles avaient laissées ont suffit à éclairer ma journée !
Merci Dames Sorcières.

 

Un Parcours d’Ulysse

Un Parcours d’Ulysse -Intégration des pratiques artistiques amateurs 
Une collaboration CRD Montreuil-Collège Paul Eluard de Montreuil-Espace Comme Vous Emoi-compagnie COMCA-Cont’Animés-Sublime Théâtre
Elèves de 3ème et 4ème CHAV
Professeurs : Frédérique Autre-Rosenfeld, Claude Aubague
Compositeur : Marc Laurette
Marimba : Laurence Chave
Conte : Nathalie Bondoux
Interventions et interprétations :
Marionnette et manipulation de matériaux Emmanuelle Trazic
Théâtre gestuel : Olivia Machon

Le projet : Faire se rencontrer autour du « Parcours d’Ulysse », en une vingtaine d’heures d’atelier puis sur le plateau, des artistes en création et des 3èmes et 4èmes de de la classe à horaires aménagés voix du collège Paul Eluard-Conservatoire de Montreuil.
Le lieu : la salle polyvalente du collège

En vrac : Quelques matériaux, une prise d’espace linéaire très souvent qu’on essaye de déconstruire, quelques lueurs lors d’une ou de l’autre intervention, les masques, les tissus, les têtes des marionnettes, le corps d’Achille, le mime, la manipulation, le sound painting, des ailes de sirène, « In every Seashell », de la masse, le choeur, un regard, un engouement, « I Harom Hordo », un sourire éventuellement pour sortir de la routine, on est encore loin, très loin du feu d’artifice.
Un projet à la fois hardi et actuel de par son thème et sa transversalité. Il a été porté six mois durant avec enthousiasme et courage par les professeurs.
Un pied dans une expérience osée, dans la mesure où elle repose sur la confiance en la part créative de chacun en laissant de coté le besoin ambiant de réalisation « qui brille » au profit de la sincérité, de la vérité de l’instant et du processus.
Le jour J, on change de salle, l’Espace Comme vous Emoi.
Enfin, le groupe prend conscience de l’immédiateté de l’évènement, accepte, espère. Les parents sont aux rendez-vous, le directeur, les amis. Le rendu est encore fragile, mais joli. Le lendemain c’est au Conservatoire de Montreuil que nous allons, belle salle, on peut faire le noir et des lumières, les ombres existent, les matériaux et corps sont mis en valeur, on est au spectacle.

 

Ce qu’on reçoit : l’indifférence des participants, au moins en apparence, parfois une hostilité et aussi pour les artistes et les professeurs, une grande solitude. L’impression d’avoir déployé le maximum d’avoir essayé tant qu’on pouvait de transmettre, de donner. Le retour est variable, mitigé, d’une fois sur l’autre, les réactions sont démesurées  : trois désertions, puis deux et puis un regard, enfin, un sourire, une réaction, un « C’ était génial! » 
-Ah bon? Qu’est ce qui se passe? On ne vient pas tout à fait de la même planète, on a oublié, en partie au moins, les affres de l’adolescence.
Aujourd’hui, elle est derrière nous, l’expérience, précieuse, unique, la rencontre avec les jeunes, leur chant, notre histoire, la leur, les propositions du compositeur, le marimba qui soulève, les discussions avec Claude, la chef de coeur qui donne, qui ne compte pas, qui aime, qui y croit et tient bon!
Une puissance portée par le chant et le choeur au sens antique, un appui qu’on imagine prendre racine et pouvoir devenir un socle puissant, un jour.

Demain nous reprendrons notre Odyssée vers d’autres îles, dans d’autres contrées, au gré des vents. L’expérience nous accompagnera dans nos pérégrinations : La nymphe Calypso tintée d’ »In every Seashell », nos coups de rames rythmés par « I Harom hordo », le nostos de nos marins résonnera avec « beautiful, my delight… », le chargement porté par « Athéna ».
Merci à tous.
Ce matin, nous levons notre tasse: 
A Frédérique, 
A Marc,
Aux participantes qui se sont jetées à l’eau,
A la relativité de l’art, 
A son pouvoir de sublimation potentielle, 
A l’éphémère, 
Au poète,
A l’instant présent, 
A nos quatorze ans !
Emmanuelle et Olivia